“Il miracolo di S. Gennaro”, 1799. Il resoconto del generale francese Thiébault.

“Il miracolo di S. Gennaro”, primi giorni di maggio 1799: nel resoconto e nell’interpretazione del generale francese Thiébault.

 

Trascrivo la relazione che un generale, il barone Thiébault, nello stato maggiore dei comandanti in capo, Championnet prima e Macdonald poi, del corpo di spedizione francese nell’Italia del sud, ha scritto nelle sue “Mémoires” sul miracolo della liquefazione del sangue di S. Gennaro, patrono amatissimo della città di Napoli, ai primi di maggio del 1799, in un momento molto difficile della vita della Repubblica giacobina. Furono i dirigenti repubblicani napoletani a suggerire al comandante francese di chiedere alle autorità ecclesiastiche la riproposizione eccezionale del miracolo, per suscitare entusiasmo nel popolino e rinsaldare –col carisma del santo- la fiducia nelle sorti traballanti della rivoluzione. Riporto il testo nella stesura originale perché l’opera non è mai stata tradotta in italiano e non voglio privare il lettore del gusto personale di cogliere le sfumature, anche lessicali, dell’autore.

Habituellement ce miracle, une des armes les plus puissantes et les plus terribles que le fanatisme ait jamais pu mettre au service de la politique, ce miracle ne se faisait qu’une fois par an, au jour de la fete de saint Janvier et dans l’église de ce nom; mais, aux moments de crise ou de danger public, on le faisait faire dans la cathédrale. Ces sortes de consultations solennels avaient une importance exceptionnelle; le miracle se faisant vite, le peuple enchanté en concluait que le saint était favorable; il en déduisait mille prospérités; le miracle tardant , cette lenteur devenait, en général, un motif de doutes et de craintes; mais lorsque le miracle ne se faisait pas, le peuple ne doutait plus de la colère du saint et se croyait à la veille de désastres tels que la peste, la famine, les tremblements de terre, ou bien il se figurait que l’église renfermait des gens qui déplaisaient au saint. Avant la Révolution française, il s’en prenait en pareil cas à des hérétiques, Anglais ou autres; depuis la Révolution, on avait signalé à sa rage les Français et les patriotes. Ainsi, provoquer ce miracle et y assister, c’était se traduire à un tribunal inexorable, dont les sanguinaires arrets s’étaient parfois exécutés de la manière la plus barbare. En cas d’une mauvaise alerte, il était prudent de prendre des garanties, et trois colonnes, composées chacune d’une demi-brigade, d’un escadron de cavalerie et de deux pièces d’artillerie légère, avaient été dirigées sur Naples. Ce mouvement avait pour but d’observer et de contenir Naples pendant ce jour, qui, sans etre celui de la fete de saint Janvier, était cependant un des trois jours consacrés à la cérémonie de son miracle.

Cependant la nouvelle que le gouvernement parthénopéen allait s’en remettre au jugement de saint Janvier avait mis la populace en émoi; mais lorsqu’on sut que le général en chef Mcdonald assisterait au miracle, l’étonnement redoubla. Aussi serait-il impossible de donner une idée de l’affluence de monde qui encombrait, et les rues adjacentes, et la place et l’intérieur de la cathédrale, au moment où processionnellement on y apporta l’espèce de reliquaire contenant le pretendu sang de saint Janvier; ce fut donc que le général Macdonald, suivi d’une vingtaine de Francais, au nombre desquels je me trouvais, arriva à cette église; il eut plus de peine encore pour entrer et pour parvenir jusqu’au maitre autel. Les bancs d’oeuvre, la chaire, l’orgue et les confessionaux, ainsi que les bénitiers, étaient couverts de monde; des homes avaient meme trouvé moyen de s’attacher aux colonnes, le long des murailles; autour des piliers ils formaient de véritables étages; enfin la moitié des assistants semblait porter l’autre.

Quoique l’on fut prévenu de son arriveée, l’apparition du général, en chef au milieu de cette effroyable cohue fit une grande impression; mais cette impression devint plus forte encore, lorsque l’on vit qu’il n’avait aucune escorte, qu’il ne pouvait etre défendu par aucune escorte, par aucune troupe; enfin elle n’eut plus de bornes, lorsqu’il fit enlever une balustrade qui avait été placée pour séparer les assistants francais de la foule, et lorsqu’il fit annoncer qu’il en usait ainsi afin que le peuple put mieux voir le miracle; résolution plus que hardie au premier aspect, mais au fond indifférente, attendu que, le miracle ne se faisant pas, il n’y avait pas de barrières qui pussent nous sauver.

Enfin le cardinal Zurlo, religieusement incliné et tenant dans ses mains le dépot sacré, s’avanca vers l’autel, et la cérémonie commenca par des prières qu’il récita à voix basse. Quant aux assistants, ils n’ètaient pas dans ce recueillement qu’attestent le respect et la résignation à la volonté sainte. L’église retentissait des cris et des hurlements les plus violents; le sens de la plupart de ces cris était la demande, mais la demande imperative à la sainte Vierge, à Jésus-Christ, au Saint-Esprit, de prier saint Janvier de faire son miracle. De minute en minute et à mesure qu’augmentait la crainte que le miracle ne se fit, ces cris redoublaient et devenaient plus aigus, de meme que les figures se contractaient d’une manière plus convulsive; il y avait surtout un groupe qui se faisait remarquer par ses transports, groupe d’une trentaine de vieilles femmes, conduites par une mégère d’une soixantaine d’années, trainant après elle des lambeaux de taffetas noir et que l’on pouvait dire hideusement ornée de tout le luxe de l’indigence. Cette Euménide, qui se prétendait de la famille de saint Janvier, présidait, par ses vociférations unies à celles de ses compagnes, le choeur des furies; toutes semblaient transportées par une sorte de rage sacrée; leurs voix cassées glapissaient, leurs joues livides étaient couvertes de larmes, et, comme nous entourions le cardinal, elles se pressèrent autour de nous. Jamais la superstition n’a pu s’offrir sous de plus effroyables traits, sous des couleurs plus dégoutantes. Enfin il y avait onze minutes que durait cette situation, à chaque instant plus menacante; la foule frénétique en était à son dernier recours avant d’en venir à l’action, je veux dire qu’elle s’abandonnait aux imprécations contre la Divinité elle-meme, alors le président du gouvernement napolitain, la figure altérée, me demanda de lui faire place, s’approcha du cardinal dont je le séparais, lui présenta sous mes yeux un des pistolets cachés par son gilet et, d’une voix étouffée, lui cria dans l’oreille: “Si le miracle ne se fait pas de suite, vous etes mort”.

Ce cardinal, déjà agé, n’avait peut-etre pas les mains assez fortes pour ouvrir la soupape par laquelle devait entrer dans le reliquaire l’air atmosphérique dont le contact est nécessaire pour opérer la dissolution d’antimoine qui, d’après ce qu’on m’a dit, forme le liquide rouge que le peuple prend pour le sang de saint Janvier; peut-etre aussi ne voulait-il pas se charger seul de la responsabilité de l’événement. Quoi qu’il en soit, son grand vicaire vint à son secours, et le miracle se fit immédiatement. 

Le cardinal alors, ayant montré aux général Macdonald et aux personnes qui l’accompagnaient la matière rougie et liquéfiée, s’avanca vers le peuple, la lui présenta, et lui dit: “Vous le voyez, mes frères, saint Janvier veut la Révolution…”. Tout souvenir du retard éprouvé s’anéantit, des applaudissements universels, des cris qui semblaient devoir ébranler les voutes, se mèlèrent au son de plusieurs symphonies, et c’est au bruit de cet incroyable charivari et de vivats pour la République, pour le général en chef et pour le gouvernement, c’est en laissant cette population dans le délire d’un enthousiasme si brusquement substitué aux plus féroces dispositions, que nous partimes, emportant de cette église un ineffacable souvenir.

Au reste, les effets de ce miracle furent aussi extraordinaires que la cérémonie l’avait été. Ce meme peuple, dont, à dater de ce jour, le fanatisme nous était acquis, se battit contre l’armée commandée par le cardinal Ruffo, lorsque celui-ci vint reprendre Naples; il le fit avec autant de fureur qu’il en avait mis à s’opposer à notre entrée, defendant la République comme il avait défendu le trone. Quant au cardinal qui, le pistolet sur la gorge, avait fait ou laissé faire le miracle, il fut, au jour des représailles, enfermé, dit-on, au fond d’un cachot creusé dans le roc à quatre-vingts pieds de profondeur. Sain Janvier lui-meme n’échappa pas au chatiment et fut temporairement remplacé par saint Antoine et son compagnon.

(Da “Mémoires du Général Baron Thiébault”, chapitre XVIII, pp. 504-511).

 

Passano 35 anni e il 18 maggio 1834 un popolano romano, nella trascrizione dialettale del grande poeta romantico-illuminista Giuseppe Gioacchino Belli, così descrive tra il meravigliato e l’attonito:

                                   Er miracolo de San Gennaro

“Come però er miracolo c’ho visto

cor mi’ padrone a Napoli, di’ ppuro

che quant’è granne er monno, mastro Sisto,

nun ne ponno succede de sicuro.

 

Uscì un pretone da de-dietro un muro

co un coso pieno de sanguaccio pisto,

e strillò fforte a ttante donne: “E’ duro”.

E quelle: “Sia laudato Gesucristo”.

 

E doppo, in ner frattempo ch’er pretone

se smaneggiava er zangue in quer tar coso,

le donne biastimaveno orazzione.

 

Finché co sto smaneggio e ninna-nanna

er zangue diventò vivo e brodoso

com’er zangue d’un porco che sse scanna.    

Il miracolo, questo miracolo rimane il trionfo del mistero, dell’eccezionale. Come si fa a non restare attoniti quando si sentono in chiesa, prima che il sangue si sciolga, urla e imprecazioni del tipo: “Faccia gialluta! San Gennà, si’ ‘na chiavica! San Gennà, sì’ ‘nu santo malamente! Nun fa o’ fess’, San Gennà, si no veng loco e te vott’a copp’a bascie!”

Di solito, qual è il lavoro del passato? Quello di passare, si risponde. Solo così esso si trasforma in memoria, conservato in un museo, celebrato in un monumento. A Napoli questo non avviene. La città accumula, conserva cose, luoghi, abitudini. Vi si mescolano l’arcaico e il moderno, le reliquie e l’Ipad; a Napoli in modo del tutto particolare si mischiano codici del tutto confliggenti come l’omertà camorristica –fino all’abiezione- e il rigore civico –fino all’eroismo estremo-. In realtà tutto è cominciato nell’età barocca. Il sovraffollamento demografico (ai primi del ‘600 si superavano i trecentomila abitanti) contamina e segmenta ancora oggi gli spazi urbani, il caos avvicina miracolosamente sacro e profano, la divinità e i devoti; l’intimità quasi condominiale coi santi spinge i fedeli a prendersi un po’ più di confidenza, a coinvolgere il protettore perché interceda presso Dio. Gli ordini religiosi in quel tempo si combattevano a suon di santi, vinceva chi ne aveva di più: così nel secondo ‘600 Napoli si gloriava di avere più di cinquanta patroni, san Gennaro naturalmente sopra tutti, al di sopra persino della Madonna Immacolata, proclamata solennemente patrona di Napoli dopo la terribile pestilenza del 1656.

Se la città è disperata –lo afferma autorevolmente oggi anche il cardinale Sepe- il Santo è la speranza, la “sciorta”, la certezza che prima o poi un eroe interverrà con una forza superiore e qualcosa andrà finalmente bene. L’antropologo Marino Niola dice che “alla base di queste credenze c’è l’intreccio secolare tra cristianesimo e paganesimo, tra il simbolismo sanguinoso della Passione di Cristo e la potenza delle linfe vitali presente già nelle antiche religioni mediterranee”. Ma c’è di più. Il culto di S. Gennaro è anche uno straordinario logo identitario, un emblema civico a metà tra religione e politica. Certo, ci sono retaggi di antiche superstizioni contadine ma oggi è ancora presente una sacralizzazione dell’identità che ogni anno riannoda, forse sempre più stancamente, un filo secolare che lega passato e presente della comunità. Così uomini e donne riscrivono il patto civico nel nome del taumaturgico protettore celeste.

       

 

Mi piace terminare riportando due aneddoti che spiegano mirabilmente l’ironia sottile e l’adesione emotiva con le quali il napoletano vive il miracolo. Il primo lo racconta Luciano De Crescenzo. Un giorno fu chiesto a un prete del Duomo: “Ma secondo voi è veramente un miracolo?”, e quello rispose: “Succede”.

Il secondo è davvero formidabile. Tutti ricorderete che qualche anno fa la Chiesa, riordinando e sfoltendo il calendario liturgico, aveva retrocesso San Gennaro a santo locale, espellendolo persino dalla commemorazione del 19 settembre. Allora, sulla faccia del piedistallo che regge la statua di S. Gennaro al ponte della Maddalena, si poté leggere a grosse lettere il consiglio che gli dava un ignoto cittadino, offeso per la retrocessione del suo santo vescovo: “San Gennà, futtatenne (infischiatene)”.

Per un inquadramento di questo fenomeno dai molteplici risvolti antropologici, sociologici, religiosi, suggerisco un approfondimento con due saggi: M. Straniero, “Indagine su San Gennaro”, Bompiani; V. Paliotti, “San Gennaro”, Rusconi. In essi si troveranno orientamenti anche sulla sterminata bibliografia gennariana.

Gennaro Cucciniello